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Trouver une problématique et un plan en Philosophie

Trouver une problématique
et un plan en philosophie

La philosophie est peut-être la matière qui paraît la plus mystérieuse au bac quand on la compare aux mathématiques ou aux SVT… mais NON, ce n’est pas un “coup de chance” d’avoir une bonne note. La problématique, et le plan qui en découle, sont deux étapes essentielles au brouillon qui déterminent la qualité de ta copie et te garantissent la bonne note !

1. Qu’est-ce qu’une problématique ?

Une problématique est la question que doit se poser le candidat pour déterminer l’angle d’approche qu’il choisit pour répondre au sujet. On ne te demande pas de reformuler la question sous la forme d’une question, mais de trouver le sous-entendu du sujet qu’on te pose.

En philosophie, la problématique paraît plus difficile à trouver que dans d’autres matières (comme en histoire ou français), car on te demande de réfléchir aux implications posées par le sujet. C’est pourquoi elle est une partie essentielle de ta copie : elle montre que par-delà les connaissances du cours, tu es capable de te poser de vrais questionnements philosophiques que tu détermines par toi-même.

Pas de panique ! On ne te demande pas d’être philosophe ou de poser tes propres thèses. En travaillant régulièrement tes cours pendant l’année, tu devrais avoir remarqué que les questionnements philosophiques cherchent à remettre en question les préjugés de leurs époques. Ainsi, la problématique c’est l’occasion de montrer à l’examinateur que tu as compris l’originalité de la manière de penser des philosophes : le sujet qu’on te propose n’est pas aussi simple qu’il en a l’air, et il faut mettre en évidence sa complexité.

2. Qu’est-ce qu’un plan ?

 

Le plan est la manière dont tu construis ta réflexion, et il est essentiel que tes annonces soient claires et brèves dans ton introduction pour que l’examinateur puisse te suivre tout au long de ta copie.

3. Comment trouver une problématique et un plan ?

 

En Terminale les problématiques en philosophie sont impliquées ou sous-entendues à l’intérieur du sujet. Il te suffit d’avoir un peu de méthode pour la trouver.
La formulation de ta problématique peut venir au début ou à la fin de ton brouillon. L’important, c’est qu’au moment où tu rédiges ton introduction tu saches déjà ce que tu vas y mettre et que tu sois capable de la formuler clairement. En effet, les trois parties de ton plan doivent répondre à ta problématique. Elle doit donc être suffisamment large pour englober l’entièreté du problème posé par le sujet, et suffisamment restreinte éviter le hors-sujet.

 

A. Pour une dissertation

On a tendance à penser que la problématique est plus difficile à trouver en dissertation. C’est faux ! Cependant, les élèves la négligent souvent, alors qu’elle devrait être le point de départ de la réflexion.

Trouver et définir les mots-clés de la problématique

Pour trouver la problématique, il faut commencer par déterminer quels sont les mots importants dans le sujet. Une fois que tu les a trouvés, il faut que tu les définisses. Pendant l’année, tu auras travaillé un ensemble de notions ou de thèmes en philosophie (la justice, le désir, l’art, la liberté…) et les mots dans le sujet sont forcément des notions que tu as vues en classe, chez les philosophes, sur YouTube, ou dans le cours.
Le travail au brouillon est une étape essentielle de ta réflexion, donc il faut que tu écrives au brouillon tous les mots, citations, noms de philosophe ou idées qui te passent par la tête car écrire te permet d’organiser ta pensée et d’approfondir ta réflexion.

Exemple :
“L’art peut-il se passer de règles?”
Dans ce sujet, les mots importants à définir sont “art” et “règles”.

Définir un mot, ce n’est pas réciter une définition que l’on a apprise par cœur dans un dictionnaire. En philosophie, c’est mettre en évidence la complexité d’une notion, car tu l’auras remarqué, la signification des notions change selon les époques ou les philosophes. Appuie-toi sur ton cours (définitions, étymologies…), tes fiches et sur les différents philosophes que tu as étudiés. Si tu as des exemples précis qui te viennent en tête, n’hésite pas à les écrire non plus. Une autre technique pour essayer de cerner une notion, c’est de chercher les synonymes et antonymes des mots du sujet.

Exemple :
Ce que nous appelons “art” c’est en général les œuvres que l’on attribue à des artistes, mais il faut réfléchir à toutes les implications de cette définition:
Qui est “l’artiste”? En quoi se différencie-t-il de l’artisan?
Qui décide de ce qu’est une œuvre d’art? En quoi les distinguons-nous des œuvres techniques?

Cerner le lien entre ces mots-clés

Dans un deuxième temps, essaye de trouver les liens qui relient les différentes notions du sujet. Si on te demande de réfléchir à ces deux notions, c’est qu’il faut chercher à cerner les rapports à la fois complexes et nécessaires qu’ils entretiennent.

Exemple :
Il est évident que les mots “art” et “règles” vont de pair, car aucun artiste ne crée en-dehors de certaines contraintes (selon son appartenance à une certaine époque ou à un certain courant artistique). Cependant, le mot “règle” existe aussi dans le champs lexical du jeu. Entendu dans ce sens, les règles de l’art ne sont plus perçues comme des contraintes, mais elles apparaissent au contraire comme des conditions au plaisir pris à la production artistique.

Construire le plan

En dissertation, on s’attend à ce que le candidat propose un plan en trois parties avec chacune deux sous-parties. Le plan attendu est, dit simplement, “dialectique”, c’est-à-dire que les trois parties doivent s’organiser de sorte à ce que:

 La première partie

Elle développe « l’opinion commune », c’est-à-dire la réponse ordinaire que l’on donnerait à la problématique que tu as proposée ;

 La deuxième partie

Elle n’est pas une remise en question de la première partie, mais un approfondissement des questionnements (en proposant une nouvelle définition d’une des notions, en mettant en évidence l’existence d’un préjugé, en proposant une autre approche philosophique à la question…) ;

 La troisième partie

Elle doit être pensée comme une ouverture à l’impasse dans laquelle t’a conduit ta réflexion. Tu dois donc proposer une autre manière de poser la question sans que tu te répètes dans tes parties précédentes.

Exemple :
L’artiste est toujours libre en art car contrairement à l’oeuvre technique, il n’est pas obligé d’obéir à un ensemble de règles déterminées pour qu’il y ait oeuvre ;
L’artiste est toujours contraint par des règles, qui lui sont nécessaires pour que l’art puisse prendre une belle forme ;
Si on pense le rapport de l’artiste à son oeuvre comme un jeu, alors les “règles” sont à la fois nécessaires à la composition et une source de plaisir pour l’artiste qui jouerait avec les possibilités et les limites dans l’art.

Déterminer les sous-parties

Pour les sous-parties, il te suffit de trouver deux idées qui paraissent justifier ta partie. Tu peux t’appuyer sur:

  •  Des thèses de philosophes ;
  •  Des œuvres (d’art, techniques) ;
  •  Des passages de romans (à condition que ce soit de la littérature classique !) ;
  •  Des événements historiques marquants.

Tant que tu cites précisément les œuvres (le titre, le nom de l’auteur, si c’est nécessaire l’époque) et que tu réussis à les rattacher au sujet, tu n’es pas du tout obligé de citer des philosophes dans toutes les sous-parties.

B. Dans une explication de texte

Trouver la problématique

Pour une explication de texte, la problématique sert à mettre en évidence le problème posé par l’auteur dans le texte.

Dès ta première lecture, repère les thèmes principaux du texte. Ce sera souvent deux notions que tu as vues au programme, donc il faut que tu repères l’originalité de l’approche du philosophe par rapport à d’autres manières de penser:
Quel est le lien qu’il instaure entre ces deux notions?
En quoi cela renouvelle-t-il l’approche que l’on a de cette notion?
Quels sont les implications de cette approche?

Construire le plan

Pour le plan, il te suffit de découper le texte en deux ou en trois parties correspondant aux différentes étapes de la réflexion de l’auteur:

  • Une thèse ou une définition ;
  • Un exemple ;
  • Une réfutation ou un argument ad hominem ;
  • Une déduction ou une conclusion.

Dans chaque partie, il faut expliquer la démarche philosophique de l’auteur. Il faut donc repérer les notions, essayer de comprendre quel usage en fait l’auteur et ce qui fait la spécificité de son approche. N’hésite pas à appuyer ton explication avec des exemples qui t’aideront à approfondir la démarche de l’auteur.
Attention, on ne te demande pas de faire de la paraphrase (réécrire avec d’autres mots ce que dit l’auteur), mais d’expliquer sa démarche. Pour ce, il faut déduire et expliquer la manière de réfléchir de l’auteur dans le texte par rapport à un autre philosophe ou par rapport à l’opinion commune.


En conclusion, pas d’affolement ! Avec de la méthode et des connaissances suffisantes, la philosophie n’est plus un coup de chance et tu peux facilement avoir de bonnes notes ! L’important c’est de garder en tête des bonnes pratiques et d’être rigoureux dans l’élaboration de ta problématique et de ton plan.